• Photographie - S. Joval

    Ces images ne participent pas de l'accumulation, comme dans un voyage inutile, elles ne sont pas le reflet d'un souvenir, elles proposent pour ceux qui veulent les voir des "pièces à conviction", des marques du temps qui doivent nous faire modifier notre quotidien.

    On peut avoir la sensation de participer à quelque chose en effectuant ces prises de vue, mais cette participation reste très limitée car c'est la crainte qui domine les esprits et la photographie s'accorde mal avec l'invisible.

    Photographier peut servir à montrer qu'il existe un autre monde lié au sien, qui a des incidences sur notre monde et qui peut le modifier à tout moment.

    La sensibilité du photographe sur son sujet participe de la révélation que peut susciter ses images. Et c'est bien là souvent le problème.

    Le regard ici n'est pas paternaliste, ni plaintif, c'est l'instrument possible d'une conscience collective.

    L'horreur et la haine de l'image exotique.

    Et le présent de ces images est déjà passé, mais les témoins refusent d'assumer leur rôle.

    Puissent-elles toujours changer l'idée de notre réalité!

    "Le chaos et la forme" dit Sontag; penser aussi la forme du chaos.

    Il ne s'agit pas de transformer l'histoire en spectacle, d'en proposer une représentation. Combien de sentiments faut-il pour montrer l'histoire du présent, celle là même qui sera l'illustration la plus juste de l'histoire, ce qui s'est passé?

    Dans un lieu où la crainte domine, la photographie se doit de prendre en compte aussi l'invisible et chercher à proposer une illustration juste de l'humanité qui a vécu ici. En dehors de cela, pas de propos.

    La photographie invite sans cesse à reprendre l'événement et à le penser à nouveau, dans une forme de présent infini.

     

     





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